À la redécouverte des contenants à remplissage multiple
À une certaine époque, tous les contenants étaient à remplissage multiple (CRM). La consommation de diverses boissons à domicile ou à l’extérieur était en bouteilles de verre ou encore en fût. Les pintes de lait étaient laissées sur le balcon et reprises plus tard par le laitier. Le coca-cola se buvait en fût dans des lieux publics pour être ensuite disponible dans l’emblématique petite bouteille de verre chez les détaillants moyennant une consigne. Même chose pour les bouteilles de bière, les producteurs transportaient, et transportent toujours, les caisses de bière pleines chez leurs clients et repartent avec les bouteilles vides.
L’utilisation des CRM a toutefois diminué de façon drastique avec l’apparition des bouteilles de plastique à usage unique et la cannette d’aluminium. Si les lieux de consommation sur place proposent encore plusieurs marques en CRM pour la bière ou en fût, les détaillants préfèrent ne pas avoir à manipuler et à entreposer les bouteilles de verre consignées et favorisent souvent les canettes d’aluminium qui s’empilent bien sur les tablettes.
Pourtant, ces choix ont un coût environnemental et sur notre santé. Les contenants de plastiques sont une source importante de pollution de l’air, de l’eau et des sols. Les microplastiques se retrouvent dans la chaîne alimentaire. Même lorsque les contenants en plastique sont récupérés, leur recyclage crée un produit de qualité inférieure à chaque cycle de recyclage. Le verre est recyclable à l’infini, mais le processus est très énergivore. L’aluminium aussi est recyclable à l’infini, mais le Québec ne produit pas de cannettes, puisque l’achat d’un laminoir requiert un volume très élevé pour être rentable. Le transport de l’aluminium vers les États-Unis et l’importation de canettes a donc un impact important sur la production de gaz à effet de serre. L’usage des CRM n’est évidemment pas exempt d’impact, puisqu’il nécessite le transport des contenants du lieu de retour vers le lieu de nettoyage et de production pour ensuite retourner remplis chez les détaillants, sans compter les opérations de nettoyage comme telles. Mais toute la chaîne logistique tourne en circuit court où les bouteilles sont remises en circulation entre 10 et 15 fois.
En mode changement
Avec la modernisation de la consigne et toutes les bouteilles de verre entre 100 ml et 2 litres qui deviendront consignées à partir du 1er mars 2027, le portrait de la chaîne logistique pour les CRM est en période de changement et l’Association québécoise de récupération des contenants de boissons (AQRCB), travaille à optimiser et pérenniser cette chaîne logistique.
Malgré son lot de défis, le CRM est loin d’avoir dit son dernier mot et le contexte politico-économique actuel pourrait bien lui donner un nouvel air d’aller en plus de la consigne sur le verre qui pourrait emmener de nouveaux joueurs à considérer l’utilisation du CRM.
Et vous, partirez-vous à la redécouverte des CRM?
En savoir plus
Pour en savoir plus sur les CRM et accéder à la campagne de RECYC-QUÉBEC qui a eu lieu à la fin de cet été, je vous invite à consulter la page Bouteilles et contenants réutilisables – RECYC-QUÉBEC.